Être jeune en 2015 : rencontre avec François Hollande

Le 6 mai 2015 s’est tenue une journée sur « Les politiques de l’enfance et de la jeunesse : évaluations et propositions » à Paris. Cette journée visait à mieux comprendre les problèmes des enfants et des jeunes dans notre société, à évaluer l’efficacité des efforts et des politiques qui leur sont destinés, et à débattre des orientations nouvelles à penser et à mettre en œuvre. Cinq membres de l’association I.D.E.E.S. ont eu le privilège de se rendre à cette journée qui se tenait au Palais Iéna, siège du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), et ont même pu échanger avec Jean-Paul Delevoye, président du CESE.

L’une des jeunes, Fethia, a voulu retranscrire cette journée dans un article : « Je m’appelle Fethia, je suis en filière ES et j’ai participé à cette après-midi au Palais Iéna ! Cette après-midi a été un vrai enrichissement personnel, culturel, sociologique, et politique, à travers les séances auxquelles nous avons eu la chance d’assister, et l’échange avec le Président de la République. »

Les politiques sociales de la jeunesse en France

Dans un premier temps, les jeunes ont pu assister à une séance sur « Les politiques sociales de la jeunesse en France » et « Quelles perspectives en matière de politiques publiques ? ». Ces séances mettaient en avant la situation sociale de la jeunesse en France et en Europe, et nous informaient par exemple sur le fait que l’on distinguait deux Europe en terme de niveau de scolarisation des 15-29 ans. On s’interrogeait aussi sur des thématiques telles que l’emploi, la mobilité géographique, et le logement des jeunes. Ainsi, en terme de chômage, il est apparu que ce phénomène structurel était loin d’être nouveau chez les jeunes, et que le marché de l’emploi des jeunes était bloqué par le marché du logement. En effet, ce dernier est une variable déterminante car les emplois se trouvent dans les villes, c’est-à-dire là où les loyers sont chers. Donc, paradoxalement, dans une ville où les loyers sont chers, les jeunes trouvent plus vite du travail, donc ils devraient majoritairement se rendre là-bas. Sauf que les loyers sont trop chers : c’est alors une spirale incessante. De plus, les bailleurs refusent de louer à des personnes qui ne posséderaient pas de CDI. Par conséquent, le chômage des jeunes résulte d’une problématique géographique et de l’accès au logement (ainsi que ses discriminations). Même si des aides financières sont là pour aider les étudiants à payer leur loyer, en vérité, ces aides servent à remplir l’inflation du loyer.

Être jeune en 2015

« Ce qui est fait pour nous, sans nous, est fait contre nous ». Cette phrase de Nelson Mandela, prononcé par Antoine Dulin, Scouts et Guide de France, CESE, en introduction, résume assez facilement l’esprit de cette journée, et de la rencontre suivante.

Dans un second temps, nos cinq membres ont eu l’opportunité de prendre place au sein de l’hémicycle, pour assister à un échange entre des représentants de la jeunesse et François Hollande, Président de la République Française (rencontre qui a eu lieu au troisième anniversaire de son élection). Durant cet échange, huit jeunes porteurs de projets dans des domaines comme le logement, la santé ou l’insertion professionnelle ont exprimé les attentes de la jeunesse en matière de politique publique. Par ailleurs, le Président de la République a annoncé la modification de la journée Défense et Citoyenneté en une journée d’aide à l’orientation et à l’information car « Il n’y a pas pire inégalité que l’inégalité face à l’accès à l’information » a-t-il dit. Il a également évoqué la loi santé et le tiers-payant généralisé (dont les étudiants seront, selon lui, parmi les grands bénéficiaires), l’évaluation d’une circulaire qui sera prise dès cet été pour l’introduction des années de césure dans les services universitaires français, et a aussi mis en avant la prime pour l’activité ainsi que certains points de la loi Macron.

Discours de clôture

Pour finir, le Président de la République a prononcé un discours où il a tout d’abord rappelé qu’il avait fait de la jeunesse sa priorité au sein de son quinquennat, puis il a énoncé que la jeunesse avait une mission : celle de permettre l’unité de la France et de la République car la jeunesse est une force et non une menace. Il a également insisté sur l’importance du Service Civique, rappelant que celui-ci n’était pas réservé à la jeunesse, et ne pesait pas sur la jeunesse ; mais que c’était un moment de donner le meilleur de soi-même pour une cause pour laquelle des générations ont donné leur vie, ou du moins leur temps : pour la liberté, pour l’égalité, pour la fraternité. La fraternité qui n’est pas seulement la solidarité, mais qui est le fait de considérer son semblable comme son égal et être capable de lui porter ce qu’il attend, et qui est une valeur qui souligne que nous ne sommes pas seulement des citoyens de la République égaux et libres, mais ensemble.

« La jeunesse s’est éloigné de la politique car la politique s’est éloigné de la jeunesse ». François Hollande, discours de clôture.

Un grand merci à Fethia pour son article.